Extra Texture (Read All About It)

Live on, live on, the answer is at the end  
 
Extra Texture Read All About It

Extra Texture (Read All About It)

Publié en septembre 1975 chez Apple Records
Enregistré en juin-juillet 1975 (à l'exception de You, mise en boîte en 1971)
Produit par George Harrison
10 pistes, 42 minutes

Avec :

George Harrison (chant, guitare, synthétiseur Moog), Jess Ed Davis (guitare), Klaus Voormann (basse), Jim Keltner (batterie), David Foster (piano, orgue)

Et la participation de :

Chuck Findley, Jim Gordon, Nicky Hopkins, Jim Horn, Dennis Killeen, Norm Kinney Andy Newmark, Billy Preston, Carl Radle, Emil Richards, Leon Russell, Tom Scott, "Legs" Larry Smith, Paul Stallworth, Willie Weeks, Gary Wright

8e position aux États-Unis, 16e au Royaume-Uni
 

1975 est l’année de l’incertitude pour George Harrison. Comment continuer à composer après un divorce douloureux, une tournée américaine jugée désastreuse et un album démoli par la critique ? Comment enfin, conclure ce contrat avec Apple Records dont il ne veut plus, le rêve étant maintenant terminé comme l’a si bien dit John Lennon ? Ce dernier album sous son étiquette sonne comme une libération : la célèbre pomme n’y est ici plus qu’un trognon. La pochette elle même expose les désillusions de Harrison : sur un orange uniforme, le titre est écrit de façon banale, tout juste en diagonale. L'originale, pour les disques vinyles, était légèrement plus travaillée : le titre était découpé, laissant apparaître dans les lettres la photographie bleutée de George apparaissant dans la pochette. Cette photographie est accompagnée d'une légende, « OHNOTHIMAGAIN », que l'on pourrait traduire par « OHPASENCORELUI », comme un clin d’œil au désastre de Dark Horse.

L’album ne partait donc pas gagnant, et a ainsi marqué la poursuite du recul de Harrison dans les charts (même si cette fois, il est présent dans les charts britanniques). Pour beaucoup, Extra Texture n’est pas un mauvais album : il est tout simplement une parenthèse totalement anecdotique, un disque dont on ne sait pas trop quoi faire, qui rattrape l’échec de Dark Horse sans pourtant remonter au niveau de ses prédécesseurs. Qu’en est-il réellement ?

Disque Extra Texture
Symbole de la fin du rêve Apple : la pomme, logo de la marque est ici rongée jusqu'au trognon...

Le disque est, très clairement, porté par une chanson phare, You. Un riff de guitare travaillé, des cuivres (très présent dans les disques de Harrison à cette époque), et cette voix déchirante qui hurle « You-ou-ou ». Tout est réuni pour une très bonne chanson. Tellement bonne que Harrison a senti qu’elle serait le principal argument de son disque. À une époque où tout album était composé de deux faces, il débute la face B par A Bit More of You, morceau de moins d’une minute qui se contente de reprendre le refrain de la chanson d’ouverture de la face A. La deuxième chanson de l’album, The Answer is at the End, relève cette fois-ci du talent d’écriture. Les paroles sont superbes : Harrison abandonne semble t-il sa quête de vérité pour accepter que « la réponse viendra à la fin » et qu’il faut se concentrer sur l’amour de ses proches, qu’on néglige trop, sans s'étendre sur leurs erreurs.

This Guitar (Can’t Keep From Crying) est une autre pièce notable de l’album. Écho à While My Guitar Gently Wheeps, cette chanson permet à Harrison de demander la clémence des critiques ; rappelant que derrière le musicien se cache un homme à qui les attaques font mal. Dans le même registre, Can’t Stop Sinking about You est d’une qualité encore meilleure. George a ici cherché à composer une chanson « commerciale » qui n’est étonnamment pas sortie en single malgré tous les codes du genre. C’est un des temps forts de l’album. Tired of Midnight Blue est, enfin, une composition bluesy particulièrement réussie, et dont le refrain a souvent tendance à revenir trotter dans les esprits. Le thème en est encore une fois sérieux, il s'agit d'une critique des déprimentes soirées à la mode de Los Angeles, nécessaires pour faire carrière.

Le reste du disque est malheureusement beaucoup plus mou et reste dans cette veine plaintive qui ne donne finalement pas de grande saveur aux chansons.  Difficile d’avoir de véritable souvenir de ces pistes à l’évocation de leurs titres. Aucune d’elle n’est à proprement parler hideuse, mais elles manquent de personnalité. C’est d’ailleurs la critique que l’on pourrait, de façon générale, faire à cet album qui s’écoute aussi facilement qu’il s’oublie, pour mieux se redécouvrir plus tard. Il fut longtemps assez difficile à trouver (certainement le plus rare album studio de Harrison avec Dark Horse), la dernière réédition sur CD datant du début des années 1990, ce qui en faisait l'un des seuls de la discographie de George à ne pas avoir été remastérisé. Désireux de mettre en lumière les morceaux de grace de ces deux disques oubliés (ainsi que du plus obscur encore Wonderwall Music), Olivia et Dhani Harrison ont publié en 2014 des versions remastérisées de ces albums, dans le cadre de la sortie du coffre The Apple Years. La nouvelle version d'Extra Texture propose, en piste bonus, une version inédite de This Guitar (Can't Keep From Crying), avec Ringo Starr à la batterie.

Liste des chansons :
  1. You
  2. The Answer Is at the End
  3. This Guitar (Can't Keep From Crying)
  4. Ooh Baby (You Know That I Love You)
  5. World Of Stone
  6. A Bit More Of You
  7. Can't Stop Thinking About You
  8. Tired Of Midnight Blues
  9. Grey Cloudy Lies
  10. His Name Is Legs (Ladies And Gentlemen)



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