The Concert for Bangladesh

Relieve the people of Bangladesh
 

The Concert for Bangladesh

Publié en décembre 1971 chez Apple Records
Enregistré le 1er août 1971 au Madison Square Garden
Produit par George Harrison et Phil Spector
19 pistes, 100 minutes

Avec :

George Harrison (chant, guitare), Eric Clapton (guitare), Bob Dylan (chant, guitare, harmonica), Billy Preston (chant, claviers), Ringo Starr (chant, batterie, tambourin), Ravi Shankar (sitar), Leon Russel (chant, basse, claviers)

Et la participation de :

Allan Beutler, Lou McCreany, Jesse Ed Davis, Tom Evans, Chuck Findley, Mike Gibbins, Pete Ham, Jim Horn, Jackie Kelsa, Jim Keltner, Ollie Mitchell, Joey Molland, Don Preston, Carl Radle, Klaus Voormann

1ère place au Royaume-Uni, 2e aux États-Unis
 

« My friend came to me with sadness in his eyes, he told me that he wanted help, before his country dies » (« Mon ami est venu me voir les yeux pleins de tristesse, il m'a dit qu'il avait besoin d'aide, avant que son pays ne meure »). C'est par ces mots que George Harrison introduit sa chanson Bangla Desh ; mais ils résument également la naissance de cet album, et du concert qui en est à l'origine. Nous sommes au début de l'année 1971 ; le Bangladesh est dévasté par une guerre qui fait elle même suite à un cyclone particulièrement meurtrier. Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions. George Harrison est particulièrement sensible à la situation depuis que son ami Ravi Shankar, célèbre joueur de sitar qui l'a initié à la culture et à la musique indienne, lui a parlé du drame déchirant son pays natal. C'est ainsi que naît l'idée d'un gigantesque concert de charité ; certainement le premier de cet ampleur.

Le 1er août 1971, au Madison Square Garden, le concert connaît un succès fou. Les réservations sont tellement nombreuses que deux représentations ont lieu dans la journée. Sur scène, les célébrités sont légion. Harrison a des amis, et il les a fait venir. Shankar est présent, bien sûr, ainsi que Bob Dylan, Billy Preston, Eric Clapton, Klaus Voormann, Jim Keltner... Bref, la vieille garde d'amis fidèles, à qui s'ajoute Ringo Starr, le seul des ex-Beatles avec qui les relations de George soient encore au beau-fixe. Côté Beatles, en effet, ni John ni Paul ne répondent présent. Le premier est vexé du refus de laisser son épouse Yoko Ono participer au concert. Il faut dire que le style vocal de ladite Yoko oscille à l'époque entre les cris et les miaulements, ce qui est, il faut bien le reconnaître, peu commercial. Qui plus est, George a du mal à la supporter, et ce depuis toujours. Sans Yoko, John ne veut pas venir, et les deux anciens amis restent intraitables. Quant à Paul, dépité par les procédures judiciaires pour mettre fin aux Beatles, il ne souhaite pas participer à un événement qui pourrait passer pour une reformation du groupe. Les soucis ne s'arrêtent pas là puisque les revenus du concert (entrées, ventes du film qui en est tiré, ainsi que de l'album) sont fortement imposés par l'administration britannique suite à une négligeance du manager tristement célèbre Allen Klein, avec qui Harrison se brouillera peu après.

George Harrison et Bob Dylan en 1971
George Harrison et Bob Dylan lors du Concert for Bangladesh

Il n'en reste pas moins que le Concert for Bangladesh est un grandiose succès commercial et critique, qui porte aux nues l'album qui en est issu. Chose rare pour un album live, qui plus est lorsqu'il est triple comme dans le cas présent, The Concert for Bangladesh atteint le sommet des charts britanniques et la deuxième place aux États-Unis. Le succès est presque comparable à All Things Must Pass, témoignant de l'engouement pour l'événement. Il reçoit même le Grammy Award de l'album de l'année, consécration critique.

Peut-on véritablement dire qu'il s'agit là d'un album de George Harrison ? À moitié, tant ses amis, notamment Bob Dylan, se taillent la part du lion. La première face du premier disque est intégralement consacrée à une introduction parlée et au sitar de Ravi Shankar ; tandis que la première face du troisième enchaîne cinq chansons de Bob Dylan. Parmi les autres intervenants, Billy Preston interprète le très gospel That's The Way God Planned It tandis que Ringo Starr s'éclate sur son hit It Don't Come Easy ; une de ses uniques prestations scéniques jusqu'à 1989 et son retour avec le All-Starr Band. Quant à Leon Russel, il est au cœur d'un medley de dix minutes, véritable morceau de bravoure au centre du disque.

George reste tout de même le maître de cérémonie et interprète bon nombre des hits de son album All Thing Must Pass, notamment le grand classique My Sweet Lord, mais un autre morceau de bravoure est Wah-Wah, qui ouvre de façon électrique la partie occidentale du concert. Ses plus grandes chansons des Beatles ont également droit à leur interprétation, qu'il s'agisse de While My Guitar Gently Weeps, Here Comes the Sun et Something. On est souvent dans des interprétations plus vivantes et habitées que durant le Live In Japan ; chacun se prêtera à sa comparaison. On notera enfin la magnifique conclusion de l'album, Bangla Desh, composée et interprétée par Harrison pour l'occasion. Introuvable sur ses autres albums, la chanson justifie en elle-même l'écoute de l'album.

Le Concert for Bangladesh est l'un des deux albums live de Harrison. Certes, ceux qui veulent un tour complet du répertoire du guitariste en live seront plus que rassasiés par le concert japonais, qui a la quantité pour lui. Pour ceux que la diversité n'effraie pas, en revanche, revivre ce soir d'août au Madison Square Garden est une expérience à tenter, et plutôt deux fois qu'une.

Liste des chansons :

Disque 1 :
  1. Introduction
  2. Bangla Duhn (Ravi Shankar)
  3. Wah-Wah
  4. My Sweet Lord
  5. Awaiting On You All
  6. That's The Way God Planned It (Billy Preston)

Disque 2 :
  1. It Don't Come Easy (Ringo Starr)
  2. Beware of Darkness (avec Leon Russel)
  3. Band Introduction
  4. While My Guitar Gently Weeps
  5. Medley : Jumpin' Jack Flash/Young Blood (Leon Russel)
  6. Here Comes the Sun

Disque 3 :
  1. A Hard Rain's-A Gonna Fall (Bob Dylan)
  2. Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry (Bob Dylan)
  3. Blowin' in the Wind (Bob Dylan)
  4. Mr. Tambourine Man (Bob Dylan)
  5. Just Like a Woman (Bob Dylan)
  6. Something
  7. Bangla Desh



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